Environ 15 à 35% des adultes seraient concernés par la survenue d’épisodes de constipation, les femmes étant davantage gênées. La constipation peut être un phénomène ponctuel, à l’occasion d’une pathologie particulière ou d’un déficit transitoire d’hydratation, ou être durable dans le temps. Ce trouble est arbitrairement défini par des signes cliniques de constipation sur un total d’au moins 12 semaines sur une année entière.
Définition
La constipation se définit habituellement par un ralentissement du transit intestinal, générant une baisse de la fréquence d’émission de selles, qui apparaîtront déshydratées. La personne atteinte va avoir des difficultés à aller à la selle, voire ne plus y aller du tout. On distingue la constipation causée par un trouble de la progression des selles, cas le plus fréquent et en relation avec ce ralentissement du transit, d’un autre type de constipation, dite terminale ou dyschésie, plutôt en rapport avec une difficulté d’évacuation des selles.
Constipation aiguë
La constipation aiguë se définit traditionnellement par un ralentissement du transit intestinal qui va déclencher une baisse de la fréquence d’émission de selles qui apparaîtront déshydratées. La personne atteinte va éprouver des difficultés à aller à la selle, voire dans certains cas, ne plus y aller du tout.
Constipation occasionnelle
Lorsque la constipation, c’est-à-dire le retard du passage à la selle ne dure que quelques semaines (à hauteur de moins de 3 selles hebdomadaires), on parle de constipation passagère(ou constipation occasionnelle).
Constipation sévère
Le transit intestinal reprend ensuite une fréquence normale. La constipation sévère est une constipation ayant une fréquence de moins d’une selle par semaine et résistante aux traitements médicaux.
Constipation chronique
La constipation sévère peut être aiguë, c’est-à-dire intervenant brusquement et pendant une durée réduite, ou bien chronique, c’est-à-dire pendant une durée de plusieurs mois ou années.
Causes
On distingue la constipation due à un trouble de la progression des selles, représentant le cas le plus fréquent et en rapport direct avec ce ralentissement du transit, d’un autre type de constipation dite constipation terminale ou dyschésie plutôt en rapport avec une difficulté d’évacuation des selles.
Alimentation
La constipation est en grande partie liée à notre mode d’alimentation. Adopter une alimentation riche en fibres, boire suffisamment et faire de l’exercice physique permettent dans la grande majorité des situations de vaincre la constipation ou d’éviter qu’elle ne survienne.
L’insuffisance d’aliments riches en fibres dans l’alimentation (fruits secs, légumes verts, céréales complètes, légumineuses..) est un des facteurs de risque le plus fréquent de la constipation. Les aliments qui peuvent constiper sont notamment les suivants :
- Les bananes
- Le chocolat
- Riz blanc
- Carottes
- Purée de pommes de terre pauvres en fibre
- Thé
- Le coing, raisin, noix de coco
- Fruits oléagineux
- Céréales
- Céleri
Médicaments
Certains traitements médicamenteux favorisent l’apparition d’une constipation
Facteurs de risques
Les facteurs favorisant l’apparition d’une constipation sont nombreux : La sédentarité et l’inactivité physique sont deux facteurs de risque importants de la constipation. Vouloir retarder à tout prix le moment d’aller à la selle risque de favoriser l’apparition de la constipation. Les femmes sont 3 fois plus susceptibles que les hommes de présenter une constipation.
Femme enceinte
Les femmes enceintes sont encore plus sujettes à la constipation : Les changements hormonaux provoqués par la grossesse et la pression exercée par le foetus sur l’intestin expliquent en partie cette situation.
Personnes âgées
La constipation est plus fréquente chez les personnes âgées. Le ralentissement de l’activité physique participe en grande partie à ce phénomène.
Symptômes
On définit arbitrairement la constipation à partir du moment où l’on constate que la personne va moins de 3 fois à la selle par semaine, mais il est toutefois possible d’être constipé en présence d’une fréquence de défécations supérieure. Cela peut aussi se manifester par une nécessité de pousser afin d’exonérer (faire caca), une sensation de selles restantes après avoir exonérer ou lors d’évacuation incomplète, la nécessité de temps en temps de s’aider des doigts pour terminer l’évacuation. Un épisode de constipation aiguë va être caractérisé par les critères suivants qui surviendront de façon ponctuelle, durant quelques jours ou pendant quelques semaines : les selles sont particulièrement dures, sèches et émises en faible quantité ou inexistantes. L’élimination n’est pas efficace. La constipation chronique aura les mêmes manifestations, mais beaucoup plus prolongées dans le temps.
Les manifestations imposant rapidement l’avis d’un médecin sont les suivantes :
Le médecin pourra demander d’effectuer certains examens comme un bilan biologique, unehémoculture ou une coloscopie par exemple.
Diagnostic
Le diagnostic va se baser sur l’interrogatoire recherchant les signes précédemment cités. On peut également réaliser une radio de l’abdomen (Abdomen sans préparation ou ASP) en cas d’incertitude qui montrera une stagnation des matières, ou bien un toucher rectal à la recherche d’un bouchon de selles, appelé fécalome. Un examen clinique est également effectué avec palpation de l’abdomen: le ventre peut être retrouvé dur et ballonné, des selles peuvent être senties à la palpation.
Que faire ?
Le traitement de première intention est l’instauration d’un régime riche en fibre, une hydratation suffisante (privilégier l’eau Hépar® par exemple). Ne pas attendre pour aller à la selle. Il faut y aller dès que le besoin s’en fait sentir car c’est un réflexe naturel permettant l’évacuation en douceur des matières consommées. Dans le cas inverse, cette évacuation est plus difficile. Le stress et le manque de temps favorisent la constipation. Aller à la selle à un horaire régulier, tous les matins au réveil par exemple, permet d’éduquer l’intestin.
Certains traitements médicamenteux sont des facteurs favorisant l’apparition d’une constipation comme les médicaments anti-douleur, les antiacides, les anti-dépresseurs, les neuroleptiques, les laxatifs pris en excès, les anti-cholinergiques, anti-convulsivants, diurétiques, anti-spasmodiques, les compléments de fer et de calcium, les opiacés, les antiparkinsoniens…
Que boire ?
Une bonne hydratation est indispensable. Entre 1,5 et 2 litres par jour sont conseillés : l’eau peut bien évidemment être consommée, mais également des jus de fruits, des soupes ou encore des tisanes. Le fait de manger suffisamment de fruits et légumes chaque jour permet un apport hydrique additionnel. 6 à 8 verres d’eau doivent être prise entre les repas. Les boissons gazeuses lorsqu’elles sont consommées fréquemment aggravent les manifestations causée par une constipation. A cet égard, les choux et artichauts ne sont pas conseillés.
Que manger ?
Quelques conseils simples peuvent aider à améliorer les troubles du transit intestinal. En effet, la constipation, non causée par une pathologie médicale, relève souvent de mauvaises habitudes alimentaires. L’avis du médecin reste indispensable afin d’éliminer toute pathologie pouvant être à la source de cette constipation. Manger lentement, sans stress, dans le calme. L’alimentation doit être aussi diversifiée que possible. Des repas à des horaires réguliers permettent d’améliorer les épisodes de constipation.
Aliments contre la constipation
Consommer des aliments en forte teneur en fibres, permettant de lutter contre la constipation. Les fibres végétales par exemple se remplissent d’eau au cours de la digestion, stimulant ainsi le transit intestinal et augmentant le volume des selles.
- Légumineux : Les lentilles, haricots blancs, pois cassés, pois chiche, fèves sont particulièrement conseillés.
- Fruits secs: Ils possèdent une forte teneur en fibres et en sels minéraux. Ils ont l’inconvénient d’être très caloriques, apportant en moyenne 180 à 320 Kcalories pour 100 grammes. Pruneaux, abricots secs, figues, noix, noisettes ou encore amandes.
- Légumes verts : Les légumes verts favorisent le transit intestinal : choisir les betteraves, les épinards, petits pois, céleri, fenouil, endive..
- Céréales complètes : Le son de blé et d’avoine sont très riches en fibres. N’hésitez pas à consommer des pâtes, du riz complet, du pain complet, du pain au son..
- Fruits frais : Prunes, kiwi, fruits de la passion, framboise, mûre, groseille, raisin, goyave, noix et noisettes fraîches, orange sont conseillés. La banane, quant à elle, n’est pas indiquée. Pensez à ajouter des fruits dans les yaourts par exemple. Pensez au verre de jus d’orange frais le au petit déjeuner. Pensez à consommer les graines et pépins. Ne pas éplucher les légumes et les fruits.
Traitement
Dans les cas de selles abondantes retrouvées à la partie terminale de l’appareil digestif dans l’ampoule rectale, un lavement (Normacol®, lavement évacuateur) pourra être effectué afin d’éliminer les selles et rétablir le transit.
L’utilisation de glycérine (suppositoire) peut également faciliter l’élimination de selles. Un traitement laxatif par voie orale (macrogol, lactulose? ) sera mis en place dans les cas deconstipation chronique à prendre pendant plusieurs semaines pour rétablir un transit correct.
Prévention
A titre de prévention, il est préférable de s’alimenter correctement (alimentation équilibrée, à l’aide d’un régime riche en fibres), en s’hydratant correctement (boire de l’ordre de 1,5L d’eau par jour et bouger suffisamment pour maintenir un transit intestinal correct et ainsi, éviter les épisodes de constipation. En général, un changement du régime alimentaire suffit à rétablir le transit.